FC Nantes : le temps de la rigueur budgétaireTrois semaines après la victoire à Dieppe (2-3) en Coupe, Franck Kita a relancé les dirigeants haut-normands afin d'obtenir la part de recette nantaise. Une démarche inhérente au mode de gestion actuel.
L'information a filtré à travers les dirigeants du FC Dieppe (CFA 2) : trois semaines après la qualification nantaise en Haute-Normandie (2-3, 32esde finale de Coupe de France), le 6 janvier,
Franck Kita a réclamé par courrier la part de la recette qui revenait aux Nantais. Soit 15 000 €.Ton posé, discours structuré, l'intéressé explique sa démarche : « Nous sommes partis à Dieppe la veille de la rencontre. Il a fallu payer l'hôtel, le déplacement, le personnel de la sécurité, les repas... Au total, près de 40 000 €. Si nous étions rentrés dans nos frais avec la recette récoltée par Dieppe en billeterie, nous aurions laissé la marge. Mais là, ce n'était pas le cas. En Coupe de France, on perd de l'argent. Autant en perdre le moins possible. »
« 100 M€ perdus en 6 ans »
Échaudés par leurs premières années à la tête du FC Nantes, durant lesquelles ils ont parfois été bernés par certains dirigeants du club et agents, les Kita comptent désormais chaque euro. « Même pour acheter un stylo, il faut demander à Franck », confie ainsi un membre du personnel administratif. « C'est vrai, de la signature du contrat d'un nouveau joueur à l'achat d'un stylo, tout passe par moi, confirme l'actuel directeur général, 30 ans.
On a fait nos erreurs, c'est indéniable. Désormais, même s'il est impossible de gagner de l'argent, on essaye d'éviter d'en perdre. En six ans, nous avons déjà perdu
100 M€. En cas de montée en Ligue 1, on y laisserait encore 15 M€ de notre poche. N'oublions pas que nous sommes actionnaires à 100%. »
Le virage Franck Kita
Le mercato hivernal, qui fermera ce soir à minuit, a confirmé la tendance. Recrutement de joueurs libre (Djellabi) ou prêté (Aristeguieta), la direction du FC Nantes contrôle la moindre dépense. « Dans les transferts, il y a indéniablement plus de rigueur, constate Fabrice Picot, ancien Canari actuellement agent de Deaux et Veretout, notamment.
Trois éléments expliquent ce changement : d'abord le fait que la famille Kita traîte maintenant les dossiers directement. Ensuite la disparition des postes de directeur sportif et conseiller du président, ce qui donne plus d'importance directe à Franck Kita. Enfin le retour de Michel Der Zakarian, car avec lui, ce qui est fait en matière de recrutement est fait avec réflexion. »
Un mode de fonctionnement à trois, avec Franck Kita en plaque tournante, toujours présent, même sur le bord du terrain à l'entraînement : « Je suis là au quotidien, alors qu'avant, on ne venait qu'un ou deux jours par semaine. La confiance qui existe entre mon père, moi et Michel, cela n'a pas de prix. Même en montant, on restera dans ce schéma. » Fabrice Picot insiste sur le rôle essentiel du fils Kita : « Il est professionnel, a une approche très rigoureuse, c'est un négociateur redoutable. Quand il veut prendre un joueur, il se fixe des limites et s'y tient. L'image du club est en train de changer, en interne et à l'éxtérieur. Et puis les résultats sportifs actuels donnent raison à ce mode de gestion.»
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