Le FC Nantes ou la thése de la panne éclair
Retourné comme une crêpe en dix minutes, le FCN a laissé filer un match à sa portée et dilapidé des points importants. Pour les Canaris, c'est un simple accident de parcours.Les chutes successives des deux motards qui escortaient le bus du FC Nantes à Gaston Gérard n'auguraient rien de bon. Sur une chaussée propice aux figures de style non imposées, le binôme de gendarmes est finalement remonté sur ses machines, sans dommage corporel heureusement. Le FC Nantes, lui, n'a pas su éviter la sortie de route sous l'orage de grêle et de neige mêlée qui a balayé la cité bourguignonne avant le coup d'envoi.
Foudroyés en dix minutes chrono (48e, 50e, 58e), les Canaris ont sombré sur le bourbier dijonnais, alors que la météo annonçait un ciel étoilé à la pause.
Mais l'octuple champion de France n'a pas su préserver son maigre avantage au retour des vestiaire (1-0). Pire, il a dilapidé son pécule en un tournemain.
Dijon a profité de l'apathie nantaise pour inverser la courbe, comme Guingamp avait su renverser la tendance un mois auparavant.
Le diagnostic est aléatoire, le mal n'est pas véritablement identifié.
« C'est inexplicable. On cherche à comprendre s'interroge Fabrice Pancrate. C'était un match à notre portée et on a pris l'eau en dix minutes. C'est un naufrage total.
Quand tu regardes le résultat, tu peux considérer qu'on a fait preuve de suffisance. Je ne sais pas. Mais on a manqué de mordant. C'est une piqûre de rappel ou un accident de parcours, comme on veut, mais il faut se remobiliser et repartir de plus belle car le chemin est encore long. » La rechute est proscrite, même si, au sein de le maison jaune, on diffuse en boucle un message audible qu'un dérapage incontrôlé ne saurait brouiller.
« On a utilisé notre joker »En substance, le couac de Gaston Gérard est la conséquence d'une panne de courant de six-cents secondes. Toute conclusion sur l'incapacité à rétablir le jus à trente-cinq minutes du terme serait hâtive prévient Michel Der Zakarian, peu enclin à s'épancher sur les défaillances individuelles.
« En première mi-temps, on a défendu en avançant.
Ensuite, collectivement, on n'a pas réussi à être bons de bout en bout.
Des joueurs ont connu de mauvais passages. Mais on ne va pas tout remettre en question ni tout jeter à l'eau ».Des propos qui trouvent écho auprès de Rémy Riou, qui, évidemment,
« préfère être dans la situation du FC Nantes que dans celle de Dijon ».
Le gardien nantais milite pour la thèse de l'acte manqué, mais, en creux, lance un appel à la vigilance.
« On a 54 points, beaucoup plus que l'année dernière à la même époque. Tout le monde nous voit beau, pense qu'on va monter. Il faut quand même faire attention. On avait un joker, on l'a utilisé ».
Le FC Nantes a des atouts dans sa manche. Autant s'en servir. La montée ne se joue pas sur un coup de poker.
Rancune. Michel Der Zakarian ne digère toujours pas l'absence de Filip Djordjevic que la sélection serbe n'a pas souhaité libérer pour le match à Dijon. Une rencontre décalée par Eurosport et la Ligue.
« On peut dire ce qu'on veut, on a été lésés. » Pour MDZ, le FC Nantes et ses caciques doivent aussi plaider coupable.
« C'est aussi un peu de notre faute. On aurait dû anticiper auprès de la Ligue. Le moindre détail est important ».nantesmaville